
A la suite de l’assassinat, le 30 juillet 1907, de neuf ouvriers européens, dont trois français, qui travaillaient à la construction du port de Casablanca, la France envoie un corps expéditionnaire. Moulay Abd el-Hafid dénonce l’ingérence étrangère, dépose son frère et se fait proclamer sultan. Il s’établit à Fès, mais est lui aussi débordé, et se retrouve prisonnier, car les troupes berbères l’accusent d’avoir vendu son pays à la France.
Après la signature de ce traité à Fès, le 30 mars 1912, Moulay Abd el-Hafld est déposé à son tour par son demi-frère Moulay Youssef. Le 27 novembre de la même année, l’Espagne signe la convention de Madrid, par laquelle elle instaure le protectorat sur le Nord du pays et le Sahara.
La souveraineté du sultan est maintenue et sera rétablie effectivement par le premier résident général, dépositaire des pouvoirs du gouvernement de la République française au Maroc, qui débarque à Casablanca le 13 mai 1912.
Louis-Hubert Lyautey (Nancy 1854-Thorey 1934) oeuvre de 1912 à 1925 à mettre en place le protectorat français au Maroc afin d’élever le pays au niveau d’une puissance réelle. L’un de ses grands principes est de respecter la civilisation islamique et les coutumes locales. Il mène de front la pacification militaire et le développement technique du pays. Les régions sont mises en valeur par la construction de routes, de ports, de services d’hygiène, d’écoles, mais aussi par l’exploitation des terres et des mines, la restauration des monuments et la construction de villes modernes. Il fait travailler des équipes d’artisans qui sauvent les palais et, ainsi, relance l’artisanat. Enfin, il établit la capitale administrative à Rabat, à la fois pour des raisons stratégiques et commerciales. Il choisit Casablanca comme pôle économique et industriel et y fait construire un grand port.
L’oeuvre de pacification n’est cependant achevée qu’en 1934, car des mouvements insurrectionnels ont été fomentés dans le Sud par El-Hiba, dans le Nord par Raisouli et dans le Rif par Abd el-Krim. C’est à cette époque que l’Espagne occupe effectivement le Sahara. Le protectorat franco-espagnol partage le pays en deux zones d’influence.